Jeudi 23 juin 2011
 

Au programme de cette journée

 

 L' Île Grande.
Après sa journée de repos, Jean-Paul, notre chauffeur, paraît des plus affûtés. En tout cas, il ébranle son engin aux 1.200.000 kilomètres au compteur sans fausse note. Même si l'habitacle ne parvient plus à cacher les vicissitudes et autres séquelles de l'âge, le moteur lui ronronne comme un chat au coin du feu.
En avant donc pour une balade autour de cette grande île. On a coutume de dire que les Marseillais ont le chic de gonfler leurs assertions au point qu'une de leur sardine parvient à boucher l'entrée du port, eh bien, je crains que les Bretons du coin ne sont pas en reste puisqu'ils affublent de "grande" une île qui fait tout juste 2 kilomètres dans sa plus grande largeur. Et, par ailleurs, si "île" elle fut, il a suffit d'un pont d'une vingtaine de mètres de longueur pour lui faire reperdre son insularité (pourquoi écrire "reperdre", parce que dans des temps reculés elle était rattachée naturellement au continent) .


Circuit circulaire : 8 km - 2 h.30 de marche

Le car nous dépose au coin d'une petite route asphaltée. Après que Pierre eut expliqué au groupe des "moindres distances" les possibilités de courtes balades, le gros du troupeau s'élance à sa suite pour immédiatement se faire stopper dans son élan auprès d'une fontaine, la Fontaine Saint-Sauveur. Située en bordure de route menant au port, cette fontaine fut édifiée en 1665 (à 1 an près (1664) elle eut été une "fontaine à bière). Elle est connue pour prédire le destin de l'union de deux fiancés. Ceux-ci doivent chacun jeter un morceau de pain dans l'eau. Si les deux mies se rencontrent, c'est un bon présage. Si elles se séparent, il vaut mieux annuler les noces.

Nantis de ce viatique de réflexion, nous voici partis à la queue leu leu sur le sentier qui fait en à peu près 7 kilomètres le tour de l'île. Apercevant à notre droite l'île de Molène, propriété du Conservatoire du Littoral (elle abriterait, selon Pierre, le plus gros galet connu du monde), nous cheminons entre fougères, prunelliers (ou arbrisseaux ressemblant), troènes et ronces. Quelques champs cultivés  aussi (maïs, pommes de terre, fourrages) attestent de la présence de l'un ou l'autre cultivateur.

Chemin faisant, nous nous faisons expliquer les plantes halophiles qui ne poussent que dans les milieux salés.

 

 

Malgré notre atavique chauvinisme alsacien, nous devons reconnaître que la signalisation des sentiers est bien faite. Toutefois, contrairement à notre randonnée de hier, à Ploumanach, les paysages sont moins pittoresques. De rose le granit est passé au gris. D'ailleurs, nous verrons vers la fin du parcours les vestiges de carrières ouvertes au 19e siècle (on en comptait jusqu'à 14) dont on extrayait 800 tonnes de granit gris par jour. Les pierres extraites servirent à bâtir non seulement les maisons d'Île Grande, mais également et surtout des monuments funéraires, des quais de gare ou maritimes à travers toute la France. La dernière de ces carrières dont l'exploitation constitua longtemps l'activité principale de l'île, n'a été fermée que récemment, vers la fin des années 80.


Nous nous arrêtons un petit moment près de la base nautique de l'île. Un monument y est érigé au bord de la plage rappelant un haut fait de résistance : des officiers de la Royal Navy venant chercher ici même les précieux renseignements recueillis entre janvier et août 1944 par le réseau de combattants ALIBI.
Bien du temps a passé depuis. Et on peut s'interroger si les jeunes qui s'initient ce matin à la voile, juste en-dessous de nous,  mesurent la chance qui est la leur de pouvoir s'adonner un jour à ce magnifique sport en toute liberté !


Alors que nous longeons à présent une plage rocailleuse où les vagues de la marée montante viennent se briser en une écume blanche comme du lait, se dresse à notre gauche, surplombant un maquis vert, un gros rocher gris. C'est, selon Pierre, le point culminant de l'île, 62 m. Quelques'uns y grimpent, sans doute histoire de pérenniser l'adage du Club des Randonneurs : "un sommet par jour".

 

Mais le gros de la troupe suit Pierre qui nous emmène auprès d'un dolmen. Il se distingue des dolmens qu'on a l'habitude de voir par le fait qu'il est tout en longueur. Un panneau  explicatif indique que ce type de vestige préhistorique est appelé non par ceux qui, il y a quelques millénaires, l'ont érigé mais par ceux qui se disent "homo sapiens sapiens" : Allée couverte.

 

Après les carrières de granit que nous repérons grâce aux vestiges de rails de chemin de fer, nous voici parvenu à la station ornithologique de l'île. Le centre n'est malheureusement ouvert que les après-midi. Nous sommes intrigués par ces oiseaux de couleur blanche et noire qui semblent collés contre les parois d'un barrage destiné à retenir l'eau utilisée pour le démazoutage. A notre gauche, le "sanatorium" de convalescence des oiseaux "nettoyés".

 

Parvenus près d'un terrain de camping surtout occupé par des camping-cars, Pierre propose à ceux qui voudraient écourter de le suivre, les autres continuant le chemin qui doit les reconduire à la Fontaine Sa-Sauveur et de là au car. Il est un peu plus de 11 h.30 lorsque nous y arrivons. Les deux GPS de randonnée indiquent 7,95 km pour l'un, 8 km pile pour l'autre.
Arrivés au Club Ste-Anne, il est juste l'heure de nous rendre au restaurant. C'est ce que nous faisons sans passer par la case "chambre". (Gérard Atzenhoffer)


La première partie l'APRES-MIDI fut consacrée à la visite de l'église  Sainte-Anne de Trégastel. C'est un monument daté de la fin du 12ème ou du début du 13ème siècle mais dont des ajouts ou restaurations successives se sont succédés jusqu'au 18e siècle. Quant au clocher, il a été reconstruit en 1895.
 

 

 

Après cette première visite, nous nous sommes rendus à environ 300 m de là au "Mont Calvaire". Monument construit dans les années 1870 par la population paysanne locale. Appelé couramment  calvaire de Trégastel, c'est un chemin de croix extérieur jalonné de petits oratoires et de plaques de marbres portant des sentences en langue bretonne échelonnés sur un parcours en forme de spirale qui conduit à une croix dressée sur un soubassement  en moellons de granite.
 

 

Il nous fallut presser le pas (horaire du bateau obligeant) pour aller encore découvrir la chapelle de Notre-Dame-de-la-Clarté ou ITRON VARIA AR SKLERDER en breton. De style gothique flamboyant, située  sur le point culminant du petit bourg de Clarté, sa construction, réalisée en pierres de granit rose, a commencé en 1445 mais ne fut terminée qu'au 17e siècle. Quelques'uns d'entre nous ont la surprise de croiser dans le choeur un couple de "super seniors" dont les parents du mari, né entre 1895 et 1900, étaient originaires de Schirmeck. Les impératifs de notre rendez-vous au bateau nous obligèrent à écourter l'évocation des souvenirs de leur arrivée en France de l'intérieur après la guerre de 14/18.


 

notre parcours : 1

VISITE de l'archipel des SEPT-ÎLES, ensemble d'îlots rocheux formant un site naturel protégé depuis 1912 et classé Réserve Naturelle en 1976. L'archipel, qui s'étend sur 9 km, abrite 27 espèces d'oiseaux nicheurs, soit plus de 25 couples.
 C'est sur l'île de Rouzic que se concentre la majorité des oiseaux. C'est un spectacle proprement hallucinant que d'observer ces dizaines de milliers d'oiseaux en cours de vol ou, pour le plus grand nombre, en colonies serrées sur ce flanc de rocher. Leurs cris stridents, leurs vols en piqué au-dessus du bateau m'a fait penser au fameux film de Hitchcock "les Oiseaux". Sur les autres îles la présence d'oiseaux était moins spectaculaire, quelques cormorans huppés en train de se sécher au soleil, des macareux moine s'ébattant joyeusement dans l'eau.
Entre l'île de Bono et aux Moines nous pouvons observer un gros phoques qui paresse sur un rocher en partie immergé

Il est 17 h.30 lorsque nous retrouvons nos place dans le car Josy, heureux d'une journée aux activités variées alternant marche, visites et promenade en mer et une programmation digne des meilleures agences de voyages. (Gérard Atzenhoffer)