|
Lundi 20 juin
Balade à travers l' ÎLE de BRÉHAT

Bleu : aller -
Rouge : retour
distance marchée : 8 km |
Dicton breton du jour :
Quand les goélands se grattent le
gland
Mauvais temps.
Quand les goélands se grattent le cul
Il ne fait pas beau non plus.
Nous voici à l’embarcadère de la Pointe de l’Arcouest
pour rallier Port- Clos sur l’île de Bréhat et nous observons les
goélands qui piaillent au-dessus de nos têtes. Le ciel ne s’annonce pas
clément. Gros nuages sombres et lourds partout.
Sur la vedette le Rosédo, nous faisons le tour de l’île principale
– cet archipel se compose de 96 îles et îlots- Et nous suivons les
diverses explications qu’on nous donne sur la géologie, la faune, la
végétation remarquable liée au microclimat de Bréhat appelée l’Ile aux
fleurs. (Une différence de 2 à 3°avec la température du continent)
Excellent début de journée : la promenade en mer, le long des côtes
déchiquetées, comme torturées par endroits, avec des rochers en
sentinelles, est impressionnante. Nous comprenons l’importance des phares,
amers et balises, ainsi que la nécessité absolue des cartes maritimes, de
l’expérience, dans ces endroits qui furent souvent funestes dans le passé
pour les marins et les pêcheurs.
|
Nous débarquons à la cale 1, c’est marée haute.
Un programme à choix multiples nous est proposé par
nos sympathiques
"guides" bretons. Les uns louent des vélos, d’autres
grimpent dans le petit "train" tiré par un tracteur pour visiter Le Bourg
et autres curiosités. Un petit groupe choisit un itinéraire pédestre
court. La majorité opte pour la randonnée, plus longue, sans difficulté,
nous menant au phare du Paon dans la partie nord de l’île. Phare
reconstruit et entièrement automatisé, vigie rassurante dans ces eaux
tumultueuses lors des grandes marées
Nous avons aimé cette île au ciel changeant, où le
vent chasse les nuages qui disparaissent provisoirement
pour faire
apprécier aux visiteurs, promeneurs, randonneurs ou amateurs de beauté
épris de nature, les variations de bleus du ciel capricieux. A Bréhat,
nous nous sommes émerveillés devant les hortensias aux couleurs vives, les
agapanthes, les géraniums grimpant sur la façade d’une petite maison
blanche. Et nous avons découvert ces buissons étonnants aux hampes
fleuries dressées comme des cierges, les echiums candicans.
Comment ne pas parler aussi de ces rochers roses
érodés, fragiles équilibres, ou savants chaos, vestiges de ces grands
désordres orogéniques qui se sont produits il y a des millions d’années.
Nous avons quitté les sentiers pour entrer dans de
modestes chapelles, telle la chapelle St Michel qui sert
d’amer
(pas celui du picon) à la navigation sur son
tertre situé à 33 m au-dessus du niveau de la mer ou bien la chapelle
toute simple de Keranroux dite la Chapelle des marins. Cette
dernière abrite de nombreux témoignages des sauvetages réalisés par la
Société centrale de sauvetage des naufragés (SCSN) et une maquette ex-voto
offerte par un ancien marin de commerce. Aujourd’hui encore cette chapelle
est un lieu de pèlerinage, on y venait, on y vient encore, en chantant le
cantique Ave Maris Stella, pour obtenir la protection de Notre
Dame. Une dernière visite à l’église Notre Dame de Bréhat, solide bâtisse
grise, entourée d’un petit cimetière, dominée par un clocher – mur de
granit gris, sorte de fronton à balustres entre deux tourelles. Des
générations de femmes et d’hommes sont venues prier entre ces murs,
implorer, remercier, se recueillir.
Je pourrai encore parler de ces insulaires qui sont
entièrement tributaires du continent, pour de nombreux services, les
médecins par exemple. Il faut faire venir aussi l’eau potable,
l’électricité, les vivres et les matériaux divers. Et évacuer par barges
les déchets abondants à la saison touristique. Lorsque nous reprenons le
chemin du retour, nous observons une barge qui décharge son lot de
marchandises. Un tracteur avec une remorque attend pour les récupérer.
Petite marche jusqu’à la cale 3, marée basse. De
nombreux coquillages sont accrochés aux rochers, pas moyen de décoller, ne
fût-ce qu’une moule. Des algues traînent sur le bord du chemin. Notre
vedette nous ramène sur le continent en dix minutes.
Sur la route du retour, un arrêt à la Coopérative
maritime de Tréguier où ces dames achètent marinières, pulls, gilets,
vestes polaires encore indispensables en cette saison. Une excellente
journée. (Y. Lehmann)
|
|