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Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Oui, les oiseaux, les crocus et les
forsythias annoncent le printemps. Le 8 mars, journée de la femme
correspond aussi à la reprise des sorties de nos Randonneurs.
Première sortie, une sortie culturelle innovante : transport en train,
visite de proximité peut-on dire, puisque nous partons à la
découverte de Strasbourg, que chacun voit habituellement selon ses centres
d’intérêt.
9 h : débarquement à la gare de Strasbourg pour un groupe déjà fourni :
les lève-tôt ont eu le temps d’échanger les salutations matutinales et les
premiers potins depuis Schirmeck
Nous prenons le temps de découvrir les nouveaux aménagements de la gare
liés à l’arrivée du TGV est européen. Quelques brèves discussions ici et
là entre les tenants de l’architecture traditionnelle et les novateurs au
sujet du Hall de verre qui habille l’ancien bâtiment.
Première visite de la journée : le MAMCS (pour les non-initiés : Musée
d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg), une découverte pour un
grand nombre de participants, bien que le musée, œuvre de l’architecte
Adrien Fainsilber, fête ses 10 ans cette année. Deux guides nous
accueillent. Le 1er groupe suit Monsieur C. Taddort, qui nous
conduit à travers les diverses salles vers des œuvres significatives
qu’il a choisies dans le but de nous donner un aperçu des tendances
picturales de la période allant de 1870 à nos jours. Clair et pédagogique
dans ses explications truffées de quelques anecdotes, il initie d’abord
son public à l’œuvre de Gustave Doré, l’artiste strasbourgeois, à travers
la grande toile intitulée Le Christ quittant le prétoire.
Nous avons aussi la chance de voir une sculpture de Doré, la Parque et
l’amour, exposée temporairement.
Et nous saluons de nombreux artistes qui ont crée
une rupture avec la peinture académique pour aller vers
des mouvements maintenant
universellement connus dont les noms se terminent pas …isme :
impressionnisme, fauvisme, pointillisme, symbolisme, illusionnisme,
cubisme, art abstrait, dadaïsme, surréalisme…Citons quelques peintres
significatifs dont nous avons observé de plus près des œuvres, Gauguin,
Signac, Kupka, R. Delaunay, Braque, Picasso, Kandisky, Hans Arp ou encore
Magritte…Et pour finir un mot d’enfant rapporté par le guide, la
définition de l’adjectif abstrait : "Abstrait , c’est ce qu’on
voit avec le cerveau"
Nous remercions chaleureusement notre guide si compétent et si affable et
quittons le musée.
Direction les Ponts couverts. Les toits et les clochers, l’ Ill, les
faubourgs observés depuis la Terrasse panoramique Vauban justifiaient bien
de monter les marches.
Un arrêt aux Glacières, qui produisaient de la glace depuis
l’époque allemande jusqu’aux années 60. Un record de production : le 20
juillet 1929, 144 tonnes de glace !
Et notre petite promenade nous amène à l’église St Thomas où un des
chanoines du chapitre nous donne quelques explications succinctes sur la
console originale de l’orgue Silbermann que faisait résonner Albert
Schweitzer. Bien sûr, nous nous intéressons à l’œuvre monumentale de
Jean-Baptiste Pigalle dans le chœur de l’église Le tombeau du maréchal
de Saxe. Maurice de Saxe, à cause du "triple vice de ses origines :
protestant, étranger, bâtard" ne put être inhumé à Paris comme l’aurait
souhaité Louis XV. Ainsi l’installation de ce monument à Strasbourg est
la première reconnaissance publique du protestantisme français par les
pouvoirs, en 1776.
Notre guide nous fait remarquer aussi qu’il existe 5 représentations de St
Thomas dans l’église, nous fait observer les vitraux amputés jusqu’à
mi-hauteur…Nous le quittons. Et après ces nourritures intellectuelles,
allons vers des choses plus terrestres. Il est presque 1h.
Voici le restaurant du FEC,
vite, tous à table (nous sommes 66) pour une excellente et copieuse
choucroute bien garnie, arrosée de vin d’Alsace comme il se doit. Déjà,
après le crémant offert par les organiseurs, le groupe devient plus
bruyant, les langues vont bon train.
Mais notre programme n’est pas terminé. L’abbé Hiebel retrace un petit
historique du bâtiment. Il nous explique aussi les diverses fonctions
attribuées au lieu selon les périodes, l’arrivée et le rôle du frère
Médard, la vocation de la maison aujourd’hui, essentiellement fréquentée,
par les étudiants venus de partout pour les repas et le logement.
M. Hartweg prend ensuite la parole et à l’aide de diapositives variées –
cartes, plans, photos, dessins…-, nous explique avec brio et maîtrise le
programme d’aménagement de l’opération RIVETOILE qu’il dirige pour le
compte de la SERS,. De la conception à la réalisation. Quelques personnes
n’ont pu s’empêcher de faire un sommeil flash pendant cette prestation qui
nous a donné un avant-goût de la visite sur le terrain. Encore une petite
marche et nous voilà sur le site," pour de vrai". Des explications
techniques sur les difficultés rencontrées nous sont données. Un défi
pour les équipes : profondeur, étanchéité, sécurité d’accès, incendie,
circulation interne…Passionnant, on voit déjà les boutiques, les
appartements avec terrasses sur l’eau,les espaces verts, la vie en somme,
de cet ensemble de bâtiments aux fonctions diverses réunies sur un même
site. Prix intéressants ! A l’automne tout devrait être terminé. Merci à
notre intervenant passionné et passionnant.
Vers 17h , séparation du groupe, retour en tram jusqu’à la gare pour le
train, le bus, la voiture…Nous sommes enchantés par cette journée qui a su
habilement relier le passé au présent et nous projeter dans un futur bien
proche.
Merci aux
organisateurs R.et R. Liotté, S. et A. Kuntz pour cette sortie originale.
(Yvonne Lehmann)
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