JEUDI 5 juin

8 h.30. Une météo mi-figue, mi-raisin (on a l’habitude !)

Les 51 randonneurs installés dans le bus accueillent leur guide, Monique, pour la « Journée espagnole » (Province de Guipuzcoa).
Pendant que nous progressons vers le poste frontière d’Hendaye- Biriadou, notre guide nous fait prendre conscience de l’importance de la culture basque, surtout en Espagne dont les 4 provinces comptent dix fois plus d’habitants que les 3 françaises. Le statut d’autonomie, obtenu en 1979, a donné une large part dans la santé, l’éducation, la police même, au régionalisme basque. La langue, unifiée et dynamique, est le lien qui unit tous les Basques, Français et Espagnols.
Nous passons la Bidassoa, admirons le paysage montagneux à l’habitat rural massif et dispersé, traversons Zarautz (Le St Tropez de la région), pour atteindre GETARIA. L’église de type basque San Salvador (XIII-XVe s) avec son sol en pente (ascendante !) comporte deux autels. Des sièges sculptés de baleines, une caravelle suspendue et surtout le caveau de J.S.de Elkano (compagnon de Magellan) rappellent un passé d’aventuriers et de grands découvreurs.
Nous continuons à pied jusqu’au joli petit port de pêche. Une vraie carte postale ! On n’y guette plus les baleines depuis le raton (=promontoire), mais on pêche le thon, l’anchois, la morue que l’on grille sur des barbecues géants en l’accompagnant de tchakuli, le vin local.
Il est environ 11 heures lorsque nous atteignons, à Azpeitia, le SANCTUAIRE d’IGNACE de LOYOLA. Rassemblés autour de Monique devant l’impressionnant ensemble architectural initié par Marie-Thérèse d’Autriche, nous apprenons (entre autre !) que l’E.T.A. a été fondée ici en 1939.
Accolée à la basilique, la maison natale d’Ignace de Loyola, carrée et massive, nous rappelle sur 3 étages la vie de ce jeune noble Guipuzcoan (1491-1556). Blessé grièvement à Pampelune en 1521, cet officier valeureux et chevaleresque change brusquement et totalement de vie et fonde en 1537 la Cie de Jésus (=les Jésuites). Si le 2e étage rappelle la jeunesse studieuse d’Inigo, 11e enfant de la famille, la « Chapelle de la conversion » au 3e étage évoque surtout la piété d’Ignace, parti un temps à Jérusalem au service du Christ.
La Basilique que nous visitons ensuite, inaugurée en 1738, nous saisit par ses dimensions généreuses (27 m de diamètre au sol), sa vaste coupole à 65 m de hauteur, sa marqueterie de pierre. L’autel de Churriguera, de style baroque, est orné d’une profusion de torsades et de statues. L’ensemble est impressionnant.
Mais il ne nous coupe pas l’appétit et nous faisons honneur à la paella géante, plat central d’un excellent repas servi au restaurant Kiruri.

Dans le bus, les conversations discrètes couvrent mal les ronflements, essentiellement masculins, révélateurs de randonneurs repus…

Tous se réveillent en atteignant SAINT-SEBASTIEN. La « Concha » (baie en forme de coquille) se présente sous le soleil avec la courbe parfaite de ses plages. Monique nous entraîne de places en rues piétonnes. La ville a été détruite par ses habitants pour chasser les troupes napoléoniennes qui l’occupèrent de 1805 à 1813. La fête du tambour en janvier rappelle ces événements. La ville n’a donc pas de quartier ancien. On retient le Palais Miramar, les bâtiments aux fenêtres numérotées, le port de pêche, les places à arcades, et surtout les bars à tapas qui en font une ville agréable très fréquentée par les touristes, essentiellement français. Promenade nonchalante, glace, café, et autres : le temps libre passe très vite…

Arrivés à Azuréva, nous nous prêtons de bonne grâce (hum !) à la photo de groupe qu’un « professionnel » propose. Et nous rentrons la tête pleine d’images après cette journée particulièrement dense et riche en découvertes.  Renée Liotté