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Sur
proposition d'Anne-Marie, la formule consacrée des comptes-rendus de
voyage a été modifiée dans le sens où les rédacteurs ou plutôt
rédactrices, (car, comme souvent, la "pudeur naturelle"
des hommes s'exprime par leur silence, même de plume), ont
accepté de transcrire les impressions que leur a laissées le voyage et le
séjour plutôt que de simples récits sur le déroulement des randonnées ou
visites.
Voici donc, ci-dessous, ce qu'on peut appeler "extraits des carnets
de voyage" de quelques dévouées participantes qui ont bien voulu
livrer, pour notre grand plaisir, leurs impressions sur ces huit jours
passés en Auvergne. Un grand merci à elles et agréable lecture à toutes et
tous. (Gérard A.)
Contribution d'Yvonne
Choses que j’ai aimées :
- Les brumes diaphanes flottant le matin au-dessus des croupes
sombres des volcans, donnant une sensation de premier matin du monde.
- A Saint Nectaire ou à Notre Dame du Port, les chapiteaux sculptés
de scènes si vivantes, fantaisistes ou réalistes où des diables grimaçants
devaient dissuader les fervents chrétiens de sortir du droit chemin.
- La sobriété des lignes architecturales de certaines églises romanes
propices au recueillement.
- La splendeur et la magnificence des vitraux si lumineux de la
cathédrale de Clermont Ferrand où les artistes et les artisans ont œuvré
pour la gloire de Dieu.
- La scène biblique constituée par ce troupeau de moutons paissant
tranquillement sur les pentes du Puy Pariou.
-Le groupe composé de personnalités si diverses acceptant sans
rechigner les changements de programme afin de conserver la bonne
ambiance qui régnait.
- Les excellents fromages du pays, saint Nectaire, Cantal et autres
bleus , ainsi que les saucissons goûteux proposés par les fermiers locaux
qui font vivre cette région âpre.
- Au petit matin, tôt dans un grand silence, par un froid mordant,
contempler la constellation d’Orion, bas sur la ligne d’horizon où
déjà se déploient les premières lueurs rouges de l’aube sur les collines
noires et le château de Murol
-Le tram rouge circulant à Clermont Ferrand, fabriqué par le
groupe Lohr, une entreprise fleuron de l’Alsace.
- La révision de termes géologiques et volcaniques appris il y a
tant d’années à l’école, dans des manuels jaunis et rongés depuis, oubliés
depuis bien longtemps également. Et reviennent à la mémoire ces mots
enfouis qui reprennent vie : puys, orgues basaltiques, lacs de cratère,
necks et pouzzolanes…
- Après une montée assez raide, l’arrivée fantomatique du petit groupe
au Puy de Dôme. Plus de paysage visible tant le brouillard était
épais. Le vent soufflant fort, le froid nous obligea à enfiler vestes,
bonnets et autres coupe-vent. On se regroupa afin de nous voir autrement
qu’en vagues silhouettes encapuchonnées et sinistres.
- Les merveilleux panoramas que nous découvrions à chacun de nos
déplacements, ces successions de dômes dominant au loin la plaine.
Paysages réels, paysages rêvés, un enchantement renouvelé.
- La légende du saut de la Pucelle, à la Dent du Marais qui domine
le Lac Chambon. Cette légende a suscité de vifs commentaires – souvent
égrillards- parmi les marcheurs comme toutes les histoires de jeunes
filles sages, sauvées par leur foi et la Vierge Marie, des griffes d’un
méchant brigand. La belle s’est jetée du haut de la falaise, pour
échapper à son "prédateur", elle fut sauvée une première fois mais pas
la deuxième à cause de sa vanité.
- Et bien sûr, la belle montée en zig zag au Puy de Sancy. Et pour
paraphraser une célébrité « Du haut de ce Puy des millénaires vous
contemplent ! »
Choses qui m’ont fait frissonner à Vulcania :
- Toutes les animations en 3D
- Les serpents qui rampaient à une allure prodigieuse, sortant
de sous les rochers, s’approchant de nous pour
cracher leur venin, et nous agripper
- Les dragons ailés se déplaçant en battant leur queue, ouvrant
leurs grandes gueules armées d’énormes dents acérées prêtes à nous avaler
tout cru dans Dragon Rid
- Les tremblements et les fortes secousses qui agitaient les
sièges auxquels nous nous cramponnions en retenant notre souffle.
- Les projections d’énormes blocs de roches incandescentes
qui nous frôlaient et sous lesquelles nous ne
voulions pas mourir.
- La chaleur et les perturbations subies dans la navette menant à
une chambre magmatique.
Choses qui rendent mélancoliques :
- Le vague charme de la stations thermale du Mont Dore à la
fin de la saison. Son côté désuet, ses parcs et parterres joliment
fleuris, ses bâtiments imposants que sont les Thermes ou le Casino,
d’architecture très datée. Ses quelques couples de petits vieux se
donnant tendrement la main et s’appuyant sur leur canne afin de profiter
encore des derniers rayons du soleil et des prix plus bas en septembre.
- La traversée de ces villages perdus accrochés sur les flancs des
montagnes. Des maisons grises aux façades austères et aux volets souvent
délabrés, derniers témoins d’une époque définitivement révolue, celle où
la terre nourrissait encore tous ses enfants. Les jeunes générations ont
déserté ces bourgs, se sont installés dans les villes proches ou parfois
dans la capitale pour y trouver du travail. La chanson de Jean Ferrat
Mon Dieu que la montage est belle traduit bien cette atmosphère.
- Cette couleur grise dominante, maisons grises aux toitures
d’ardoises grises, église grise, montagne noire et grise. Gris peut-être
attrayant quand le ciel est d’azur, mais gris qui donne le blues lorsque
des nuages gris cernent les villages et les montagnes.
Choses qui amusent :
- La docilité de certaines personnes prêtes à suivre celui qui
a parlé le dernier, qui, lui-même a entendu et propagé des rumeurs non
fondées à propos d’une direction à prendre, ou d’un autre détail relatif à
la journée.
- Le pilori exposé dans la Haute Cour du château de Murol ;
ceux qui étaient torturés ne faisaient pas exactement la même tête que nos
randonneurs photographiés tirant la langue.
Certaines expressions du langage employé par notre gentil
organisateur qu’on retraduisait en langage randonneur. Petit
lexique : le dispositif pour le programme ou les propositions ;
le volume pour un ou des groupes ; le largage pour la
dépose ; les premières lignes pour les marcheurs confirmés ; les
forces auxiliaires pour la coorganisatrice… Chacun complètera la
liste.
En somme une excellente semaine.
Contribution de JACQUELINE
-
J'ai bien aimé l'alternance entre les visites
et les journées de marche,
ce qui m'a permis de
connaître un peu l'Auvergne où je n'ai jamais été.
- J'ai aussi beaucoup apprécié le lieu de séjour à Murol avec la
vue sur ce château à la silhouette imposante et menaçante qui dès le
matin nous regardait du haut de sa puissance.
Contribution de MONIQUE ET
PAULINA
La
découverte de VEZELAY
Partis de
Schirmeck de bonne heure pour notre semaine en Auvergne, une halte à
VEZELAY, dans l'Yonne, s'imposait. Le monastère bénédictin de Vézelay fut
fondé en 1071; il était une étape sur la route de Compostelle. Vézelay est
perché sur un rocher entouré de collines, dont le point culminant est la
basilique Sainte Madeleine. Depuis 1979, celle-ci est classée dans la
liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
Arrivés aux environs de midi à Vézelay, le car Josy nous dépose sur le
parking et les 40 randonneurs se dispersent; les uns pour s'attabler dans
un des nombreux restaurants, les autres pour chercher un lieu de
pique-nique. Comme il fallait s'y attendre, il y avait foule: mais Gérard,
fidèle pèlerin des chemins de Compostelle, étant déjà passé par là, nous a
fait découvrir le Centre Ste Madeleine, propriété du diocèse Sens-Auxerre,
un gîte qui accueillit tout au long de l'histoire de Vézelay, des
congrégations religieuses féminines. Actuellement ce sont des laïques qui
ont pris le relais afin d'accueillir les marcheurs venant de l'Europe et
du monde entier.
Nous avons pu pleinement apprécier l'hospitalité de ce lieu paisible et
installés confortablement dans une belle cour fleurie, nous savourons
notre casse-croûte. Au moment de partir, nous eûmes la surprise de nous
voir proposer une quiche appétissante par des pèlerins installés à côté.
Mais le temps nous étant compté, nous avons quitté ce lieu si paisible
pour visiter l'église abbatiale de la Madeleine, trop brièvement, et
admirer ce chef d'oeuvre de la sculpture romane.
Après cet intermède, nous reprenons nos places dans le car pour rejoindre
Murol, notre destination en Auvergne.
Merci à Georges pour
le petit crochet à Vézelay.
Contribution de MALOU
Pour un prix de voyage
défiant toute concurrence, ce séjour en Auvergne fut une réussite, grâce à
la bonne humeur du groupe, au temps favorable et à un programme
judicieusement concocté par notre stratège Georges et le savoir-faire
d'Anne-Marie. La bonne image du groupe fut assurée et rajeunie par notre
chauffeur Osman, souriant et présent en toutes circonstances.
Un film projeté le premier soir du séjour, nous a tout de suite éclairé
sur la complexité et la beauté de ce relief volcanique. Georges, en guide
compétent, a comblé les "grands marcheurs", en les menant sur le PUY du
DOME et le PUY de SANCY. Le village de vacances de MUROL fut accueillant
avec ses chambres proprettes et la variété de propositions de menus le
soir. Je regrette pourtant "l'uniformité" des paniers-repas qui auraient
pu être remplacés par 2 ou 3 repas chauds. Bien sûr, certains avaient le
loisir de prendre un repas au restaurant, mais le temps imparti s'avérait
souvent un peu juste.
Le dernier repas pris à
Beaune (ville reconnue pour sa gastronomie) relevait de la performance:
les bons restaurant étant bondés, pour être servi en 1 heure il fallait
remplir plusieurs conditions:
- tomber sur un garçon exceptionnellement disponible
- manger au "lance-pierre"
- choisir un plat simple et vite préparé
- et insister...insister...insister.....
Contribution d'ANNE-MARIE
Une fois n'est pas
coutume, je vais parler de gastronomie. Tous les soirs notre buffet se
renouvelait avec diverses entrées, plusieurs plats de viande, légumes et
cuisine auvergnate "qui tient au corps", dont la fameuse « truffade », des
fromages dont le fameux St Nectaire et le Cantal, des fruits et plusieurs
desserts..., enfin de quoi faire oublier le pique-nique de midi. Mais il
faut dire que parfois la beauté de l'environnement faisait oublier le
sandwich jambon, poulet, fromage. Ainsi le premier jour, les 2 groupes se
retrouvent autour du lac Chambon dans la belle lumière d'un chaud soleil
de midi. Un autre moment agréable était la pause au pied du village d'Usson,
à l'ombre de la reine Margot et devant un superbe paysage panoramique: la
Limagne à nos pieds. Et pour finir, un petit moment agréable, presque hors
du temps dans ce petit café bazar d'une petite rue d'Issoire où je me
retrouvai seule. Une boutique sortie tout droit du livre de Germaine
Acremant "Ces dames au chapeau vert"qui a enchanté les adolescentes de ma
génération! Revenir 60 ans en arrière au milieu des boites de café, de
thés et de chocolat, tout ça mélangé à des pots de confiture, des paquets
de gâteaux et du pain d'épices, sans oublier les lentilles du Puy qui
voisinaient avec des services à thé.
Pour
tous ces moments d'efforts physiques, de découvertes, de plaisirs partagés
et d'émotions retenues, merci Georges.
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