Participants : 16 Météo : automnale |
Dimanche 11 avril 2010 Autour du Mont Sainte-Odile Guide : Éric LAVIGNE |
Dimanche mémorable sous la conduite d’Eric Lavigne qui nous avait concocté une sortie dont le descriptif a peut-être effrayé quelques adeptes de promenades plus courtes. Mais malgré un temps très frais, pour ne pas dire froid à cause de la bise qui fut notre compagne presque toute la journée, voici donc 16 randonneurs prêts pour la "visite" des châteaux. Il fallut les mériter. Nous avons rapidement laissé Mittelbergheim derrière nous pour longer la Kirneck à Barr, regarder et critiquer maisons et jardins déjà fleuris et monter tranquillement à travers bois par des chemins et sentiers agréables si on néglige un tronçon où des bûcherons avaient abattu de nombreux fûts qui traînaient à travers le chemin. Quelques difficultés très classiques en somme, pas de nature à décourager des randonneurs encore pleins d’énergie. Direction le château du Landsberg, loin, si loin alors que le château d’Andlau, pas au programme du matin, nous invitait à venir le voir. Allons, pas d’attendrissement, le Landsberg d’abord.
Nous y voilà. Altitude 560 m. Il apparaît dans
toute sa majesté, les abords ayant été nettoyés, des arbres coupés afin
que le visiteur découvre cette ruine du Moyen Age dans les meilleures
conditions. Beaux vestiges bien que la guerre de Trente Ans ait fait des
ravages dans la région. Nous profitons de la pause pour réviser les
termes d’architecture, donjon, archère, oriel… Des centaines de pervenches
illuminent de bleu les pentes des alentours, alors que ce matin les
sentiers cheminaient par moment à travers des tapis d’anémones. Et nous repartons, direction la Bloss, lieu de triste mémoire depuis le crash de 1992. Encore quelques tours et détours, et enfin à midi ½ nous entrons dans la salle des pèlerins du Mont Ste Odile, affamés et heureux de nous installer au chaud après avoir essuyé quelques flocons de neige et un peu de grésil. Et nous nous rendons compte que nous avions encore trois châteaux à visiter, il est temps de reprendre la randonnée. Éric, après s’être copieusement sustenté, est prêt et nous entraîne vers d’autres sentiers. Nous avons l’impression – désagréable pour certains – que nous tournons en rond. Partout les mêmes panneaux, Ste Odile, Landsberg, Altenberg, alors que nous tournons le dos à ces lieux. Les sentiers se croisent, des chemins non balisés se succèdent, mais où allons-nous ? Le facétieux Éric nous mènerait-il en bateau ? Non, il poursuit son chemin, fidèle à son tracé, s’amuse des questions qu’on lui pose et nous le suivons bien entendu. Pas d’alternative pour ceux qui commencent à sentir la fatigue. Mais ouf, nous arrivons à la ruine du château (restauré) de Birkenfels situé sur son éperon rocheux. 675 m d’altitude. Et bien sûr, curieux nous y pénétrons, regardons ce logis seigneurial, témoin d’un passé lointain. Hélas, nous n’avons pas le temps de traîner, nous avons encore un long chemin à parcourir. Le temps de boire, de reprendre un peu d’énergie, nous voilà repartis. Encore deux châteaux. Heureusement nous ne montons presque pas, poursuivons sur des plats, des faux plats et même des descentes. Agréable bien qu’il ne fasse toujours pas plus chaud.
Ces faux pèlerins que nous sommes marchent
maintenant en direction du 3e château de la journée - déjà bien
avancée d’ailleurs - On a choisi la boucle, pas d’échappatoire, il faut
traverser ces bois encore bien déplumés, les feuillus ont à peine des
bourgeons. Un peu de ciel bleu nous sourit là-haut à travers les branches
de pin, nous stimule. Nous redescendons maintenant pour traverser la
Kirneck. Un peu plus haut, sur le dernier versant se situe
l’avant-dernier château, le Spesbourg. La ruine restaurée s’élève sur un
promontoire granitique à 452 m. d’altitude, occupait jadis une position
stratégique importante dominant la vallée de l’Andlau. Nous ne nous
attardons guère. Notre dernier objectif, le château d’Andlau nous attend.
Bien reconnaissable avec ses deux donjons ronds aux extrémités d’un logis
tout en longueur et percé de fenêtres sur trois étages. Mais il est six
heures et notre curiosité s’est peu à peu émoussée, la fatigue nous gagne.
Une seule idée, atteindre le cimetière ! Oui, nos voitures sont garées sur
le parking là-bas, au loin, visible au-delà des vignes… Nous y arrivons
enfin il est plus de six heures et demie. Au compteur, ou plus exactement
d’après la moyenne des deux podomètres : 25 km. Bravo à tous pour
l’endurance, la ténacité. Et un grand merci à Éric, il a bien rempli notre
journée et sa mission. Mais ce n’est pas tout à fait terminé. Éric nous invite à visiter la cave familiale à Eichoffen et nous propose une petite dégustation que personne ne refuse. Pinot gris et noir, Riesling et Gewurtz nous chatouillent les papilles et nous apprécions cet interlude imprévu avant de regagner notre vallée, fourbus mais heureux. (12/04/2010 : Yvonne Lehmann)
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