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Dès 9h les voitures affluent au parking prévu à Barr. René est sur le
trottoir et confirme le lieu. Suivent les salutations et l’accueil par
Valentin.
A 9 h 20 la colonne démarre ; 36 participants suivent René, guide du jour,
Valentin fait « voiture balai ».
Nous prenons le chemin qui monte au Domaine de Truttenhausen à
travers le vignoble barrois. Par chance, les portes du domaine sont
ouvertes (ce qui n’est pas habituel) car aujourd’hui c’est la journée du
patrimoine. Quelques randonneuses ont le privilège de parler au
propriétaire des lieux qui fait la promenade avec son chien. Nous
visitons, Valentin donne les explications. Ce sont les ruines du prieuré
des religieux vivant selon la règle de St Augustin, fondé par Herrade de
Landsberg en 1181. Le prieuré est saccagé par les Armagnacs en 1444 puis
endommagé durant la guerre des paysans en 1525 et complètement incendié en
1555. Les propriétaires se succèdent : l’évêché de Strasbourg d’abord,
puis les Landsberg et en 1800 c’est une branche des Barons de Turckheim.
Ce sont d’ailleurs les propriétaires actuels. De l’église, il reste le
clocher ouest et les murs extérieurs de la nef gothique. La propriété est
admirablement située et entourée d’un parc immense aux arbres
remarquables.
De là nous montons vers le château de Landsberg situé à 580 m
d’altitude. C’est un édifice du XIIè siècle construit par la famille des
Landsberg sur un terrain du couvent du Mt Ste Odile. Agrandi aux XIIIè et
XVè siècles, il devient propriété du Comte Palatin en 1415 puis revient
aux mains des Landsberg au XVIIè siècle jusqu’au début du XIXè siècle. La
famille s’éteint en 1837. Actuellement le château appartient aux barons de
Turckheim.
Les ruines du château sont imposantes : le donjon et le gracieux oriel,
sans doute reste de l’ancienne chapelle. Dans la cour du château pousse l’
« Eranthe d’hiver » (Eranthis Hiemalis), petite fleur jaune d’origine
méditerranéenne dite « Schlossbluemle » ou « Herradsbluemle » par les gens
de la région. La cueillette en est bien sûr interdite !
Valentin nous a bien lu toutes ces explications.
Nous redescendons
ensuite vers le Holzplatz. Quelques estomacs crient famine ! C’est à 12 h
30 que nous pouvons nous installer et déballer le casse-croûte. Le lieu
est agréable : un préau avec tables et bancs, des bancs en bordure de
forêt ; chacun trouve sa place ? Nous reprenons des forces pour la suite.
Une heure plus tard, René rassemble son monde. Nous redémarrons.
Une bonne petite montée nous amène au château de Spesbourg en
passant par la MF du Hungerplatz. Nous sommes à 480 m d’altitude.
Construit sur un piton rocheux, le château domine la vallée. A nouveau,
Valentin nous lit les explications concernant les lieux.
Le château a été construit vers 1250 par un Baron avoué de l’abbaye d’Andlau.
Il passe aux Chevaliers d’Andlau. Il est incendié au XVIè siècle par des
hommes de Barr venus venger le déshonneur d’une jeune barroise, servante
au château. Les propriétaires se succèdent : la famille d’Andlau, puis le
Baron de Hallez et en 1895 le Docteur Stoltz qui cède l’édifice à la ville
d’Andlau, actuel propriétaire.
Il existe toujours le donjon carré et un beau corps de logis aux fenêtres
géminées. Nous remarquons un épais mur-bouclier vers le côté de l’attaque.
La partie basse est plus récente.
Nous cheminons toujours à la même altitude et atteignons assez vite le
château d’Andlau (ou Haut- Andlau). Caractérisé par ses deux
tours, il domine au nord la vallée de la Kirneck et Barr et au sud la
vallée d’Andlau. Nous écoutons attentivement la lecture faite par Valentin
: construit en 1344 par Rodolf d’Andlau, il a été donné en fief à l’évêque
de Strasbourg puis il est rendu en fief à la famille d’Andlau. Le château
sort indemne de la Guerre de Trente Ans et restera habitable jusqu’à la
Révolution française.
En 1695, le prévôt du château tua, à proximité, un des derniers ours des
Vosges !!!
En 1822, Hermann Félix d’Andlau –ordonnance de Napoléon Ier- rachète le
château. Il est ainsi conservé à la famille jusqu’à nos jours.
Le haut-château est dépourvu de cour. L’entrée a été conçue selon la
« technique du défilement » comme une succession de pièges contre
l’ennemi. Le logis seigneurial (37 m/9 m) est éclairé vers la plaine par
de grandes baies en arc brisé. Les armoiries des Andlau sont encore
visibles sur certaines pierres. La vue sur la plaine est superbe.
Après cette visite, nous entamons la descente vers Mittelbergheim. Nous
apercevons le Rocher Ste Richarde et le Col du Crax. A 230 m d’altitude
nous sommes à nouveau dans le vignoble et cheminons le long de
Mittelbergheim ; la vue est belle. A un moment donné, René nous fait
remarquer qu’au loin on aperçoit même la cathédrale de Strasbourg !
Beaucoup d’entre nous goûtent le raisin : sylvaner, riesling, pinot noir,
gewürtz, c’est délicieux (mais défense d’en cueillir, on a oublié).
A 17 heures nous atteignons Barr, puis le parking. Quelques uns finissent
là leur sortie « circuit des châteaux » et nous quittent ; d’autres (30
personnes) vont plus loin : les voitures prennent la direction de St
Pierre. A la Brasserie, le patron nous attend. Malgré la fatigue, nous
sommes très attentifs et dégustons différentes sortes de bière. Nous
visitons les lieux de la fabrication : bière de Noël, bière brune, bière
blonde, bière au citron, nous connaissons tout. La bière n’a plus de
secret pour nous.
La tarte flambée servie par la suite a été appréciée ; quelques uns
d’entre nous ont eu beaucoup de mal à connaître le montant de leur
consommation !!! Tout s’est arrangé et chacun a pris le chemin du retour,
satisfait (espérons le) de sa journée.
Avec ce « circuit des châteaux » les passionnés d’histoire médiévale ont
certes été comblés. Tous ces châteaux, objets de luttes au Moyen Age
renferment bien des secrets dans leurs pierres.
René, sûr de son affaire, a conduit la troupe d’une manière remarquable.
Valentin a « assuré les arrières » Tout le monde a suivi allègrement dans
les montées, dans les descentes et sur le chemin plat.
Bravo aux
organisateurs ! Bravo à tous les participants ! (Marlyse
ROTH)
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