MERCREDI 25 avril 2007

Les Randonneurs sont installés dans le car pour 8 heures mais nos fameux sachets « pique-nique » ne sont livrés par la cuisine que 20 mn plus tard. Le soleil est radieux, le chauffeur détendu, et ses premiers virages négociés avec brio, car Christophe ne pouvait pas encore soupçonner les difficultés de la route de la vallée de la Roya.
Direction Vintimille, la traversée de l’Italie nous offre un paysage féerique aux successions de cultures en terrasses sur les pentes montagneuses, tantôt des vignes et pépinières et tantôt des paysages d’oliviers à perte de vue et tout au long, de petits villages italiens perchés sur les sommets des monts. Avec le retour en France, nous nous engageons dans la vallée encaissée de la Roya, avec ses gorges et ses rochers ravinés.
C’est au pays des oliviers à Breil s/Roya que le car fait son 1er arrêt pour une visite rapide de l’église. Le curé rencontré dans le chœur nous fait une rapide description des lieux. L’église Santa-Maria est un bel édifice baroque du 18ème siècle avec des fresques à la voûte et un magnifique buffet d’orgue de bois sculpté, classé monument historique.
Puis le car continue par la route étroite et sinueuse des gorges de la Saorge.
Le village de Saorge, 2ème point d’arrêt, est l’un des plus hauts villages des Alpes Maritimes, étagé en amphithéâtre, il sera aujourd’hui le point de départ de notre randonnée.
Nous traversons ses ruelles en lacis, pavées de galets, souvent en tunnels, nous jetons un coup d’œil admiratif sur les toits de lauze des maisons entrelacées puis nous entamons la montée au col de Peïremont. Le temps de retour au village étant fixé par le chef, chacun est donc libre de choisir son rythme… bien sûr les marcheurs chevronnés accélèrent le pas pour arriver au col de Peïremont. D’autres préfèrent goûter tranquillement au paysage et se laissent aller avec plaisir aux sensations multiples qu’offre la montagne : parfums enivrants de thym et d’aubépines en fleurs, bêlements plaintifs des moutons dérangés dans leur quiétude, charme ancien des bergeries et fermes, orchidées en fleurs… Chacun est aujourd’hui libre de pique-niquer à l’endroit choisi, seul ou à plusieurs pour bénéficier au maximum du panorama et de la l’endroit sauvage.
A l’heure indiquée tout le groupe est de retour au village, certains se précipitent dans le restaurant Bellevue où une bonne bière bien fraîche complète notre bonheur du jour.
Nous poursuivons notre route jusqu’à un virage où le car s’arrête net : un chauffeur imprudent a mal garé sa voiture. Christophe klaxonne, mais pas de chauffeur en vue… le paysan soupçonné, tout en haut dans son champ nous fait un geste de dénégation… nous attendons… puis surgit un autochtone qui nous déniche le fautif en contrebas du ruisseau. Le malheureux est un pêcheur, mais quel pêcheur ! il titube fortement. La pêche l’avait-il saoulé ou avait-il trop d’eau dans ses bottes ? qui le sait ? Il range tant bien que mal sa voiture et nous entamons nos prochains virages.
Tout en roulant, notre attention est attirée par un vieux pont moyenâgeux « le pont du coq », un des plus vieux de France ; puis nous continuons la route pour arriver au summum des visites du jour : la chapelle de Notre Dame des Fontaines où une guide nous attend. Ses explications portent sur le caractère mythique de ce lieu où les eaux jaillissent de l’obscurité profonde de la terre : l’eau étant un élément de vie avec son énergie spirituelle. Notre Dame des Fontaines possède 7 sources abondantes aux vertus longtemps réputées miraculeuses. Elle se trouve également à l’intersection de 4 montagnes et à une altitude de 850 mètres. Nous sommes également subjugués par la profusion des fresques du 15è siècle, d’une très grande beauté, qui retracent la vie biblique et les anecdotes précieuses de la région. La guide, dans son, élan ne remarque pas que nous grelottons dans cette chapelle glacée et continue, imperturbable et fascinée, ses explications. Elle met l’accent sur la représentation diabolisée de Judas et oppose la figure angélique de St Jean.
Sous une pluie fine, propre à la montagne le soir, nous prenons le chemin du retour. Un dernier arrêt à La Brigue nous permet de visiter la Collégiale avec sa nef décorée d’or à l’italienne et un retable de louis Bréa, représentant l’adoration de l’Enfant.
Sur la route du retour, en longeant la mer, nos regards sont attirés par une épaisse fumée s’élevant des forêts au-dessus de nous et des canadairs pompant l’eau dans la mer en contrebas. Heureusement notre voie est dégagée et nous pouvons rentrer tranquillement et je suis sûre que chacun gardera un souvenir intense de cette journée si riche en évènements.
  (Malou LEDUC)

 
 

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