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Le ciel du matin avait troqué son costume gris anthracite contre un bleu non de chauffe mais
d'azur comme là-bas, à la Côte bien sûr ! Et, en dépit d'une entrée en digestion à peine entamée, nous nous sommes retrouvés au
nombre de 42 sur le parking du Restaurant de la Cascade (Florentine, la 43e, ne parvenant à se joindre au groupe que 2 heures1/2
plus tard, au moment de la dislocation).
Maurice et Louis, nos deux chefs de course du jour, se portent résolument en tête et, dans le but sans doute d' abréger les jactances de bienvenue, marchent d'un bon pas sur la sente qui monte directement vers la cascade. A mesure de l'avancée, nous voyons
s'offrir à nous dans toute leur splendeur la féerie d'automne avec sa palette de couleurs qui va des pastels aux plus profonds
mordorés. La pente s'accentue progressivement à
l'approche de la chute d'eau pour finir par se muer en méchantes marches à hauteurs variables et parfois démesurées. Les
mollets durcissent et les genoux souffrent. Pendant que nous ahanons, il y a une petite boule noire qui s'amuse à faire du gymkhana
à la vitesse grand V de ses quatre petites pattes entre nous autres malheureux deux pattes. Mais il a beau faire pour essayer de ramener sa
maîtresse aux avant-postes, il n'y arrivera pas car il faut bien quelqu'un pour fermer la marche. Celles et ceux qui ont des "alpenstocks" (terme tiré de Questions pour un Champion) s'en
félicitent, la poussée des bras n'étant pas de trop pour passer ces obstacles posés sans doute là par les résidents d'antant que furent les
Géants du Nideck.
http://sites.estvideo.net/suzyland/legendes/page_lgeant_nideck.htm
Parvenus au promontoire qui surplombe la cascade, nous ne renonçons pas au plaisir d'admirer le magnifique paysage coloré qui
s'offre à notre vue. Après une nouvelle montée, moins accentuée, nous atteignons le Château Inférieur du Nideck. La plaque en fonte
apposée sur le flan du donjon en 1884 par le Club Vosgien rappelle la mémoire du poète allemand Chamisso, auteur de la légende sur
les Géants du Nideck. Nous poursuivons notre promenade jusqu'au parking du Nideck, à côté de la Maison
Forestière. Après une courte pause, nous entamons la descente. Le chemin, large au début, se resserre en sentier étroit. Nous
croissons des amas de roches dont certaines se dressent à la verticale vers le ciel. Il s'agirait, selon Jean-Claude, de rhyolite,
roche volcanique riche en silice utilisée, notamment, pour les ballasts des chemins de fer.
Alors que les feuilles mortes bruissent sous nos pas, nous débouchons dans une petite clairière barrée par un autre rocher, le
Hirschfels (la Roche du Cerf). Malgré le panneau "Accès dangereux", nous ne refrénons que difficilement l'envie de nous faufiler
dans le petit espace entre la roche et le précipice. Devant nous le Rocher de Mutzig surplombant un océan vert moutonné de
vagues colorées.
Le retour vers le parking se fait sur une pente caillouteuse où la vigilance est de mise. Il est à peine 4 heures et la nuit commence
déjà à tomber. Louis annonce que nous avons couvert 8 km en à peine deux heures de marche effective. Certains expriment leur
incrédulité et pourtant le site d'Alsace Balades (voir ci-dessus) confirme en tous points l'affirmation de Louis.
En tout cas, de l'avis général, ce fut une belle ballade servie par un temps idéal. Un immense merci accompagné d'un grand bravo aux deux valeureux
et dévoués
organisateurs. (Gérard Atzenhoffer)
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