Participants : 43

Météo
Mercredi et Jeudi : estivale
Vendredi : pluvieux

 

Mercredi 24, Jeudi 25, Vendredi 26 avril 2013

Sortie CULTURELLE
Le MÂCONNAIS et ses Environs

Organisateurs :
Gérard et Gaby ATZENHOFFER

 


Au sommet de la Roche de Solutré

 

 

Toujours à la recherche d'idées nouvelles afin d'enrichir au maximum la palette des sorties à proposer à ses adhérents, le Comité du Club des Randonneurs Vosgiens a choisi, pour cette année 2013, de changer la classique et pourtant bien rodée  "sortie CULTURELLE". C'est Gérard qui fut chargé de réfléchir et de proposer "autre chose". C'est ce qu'il fit en proposant une sortie de 3 jours alliant le culturel à du sportif léger.
Un premier indice de l'intérêt suscité auprès des randonneurs par la nouvelle formule, fut démontré par la hâte avec laquelle 45 membres s'inscrire pour cette sortie. Mais le vrai succès sera mesuré à travers la satisfaction exprimée par les participants à l'issue de ces trois journées de visites et balades.
Les comptes-rendus ci-dessous de ces trois journées permettront de faire comprendre aux non-participants les raisons pour lesquelles les participants en tirèrent une unanime et large satisfaction.

MERCREDI 24 avril 2013

Il est à peine 5 h.30, est déjà ça s’affaire chez JOSY TOURISME. Un car tout neuf, tout beau, ronronne doucement sous l’auvent de la station des carburants. BAGARD François, c’est le nom de chauffeur, ne se départit pas de son calme pour  tempérer la fébrilité de certains de ses passagers pressés de ranger leur bagage dans la soute du car. Seraient-ils(elles) atteint(e)s de la « fièvre du voyage » ou plutôt auraient-ils(elles) la hâte de se réserver la place « désirée » dans le car. Et si en plus ils(elles) sont chargé(e)s de réserver des places pour des copains, ce qui est de plus en plus souvent le cas, la hâte de rejoindre l’intérieur sera encore plus exacerbée. Cette pratique de se rendre directement chez JOSY au lieu d’attendre le car aux points de regroupement habituel répond, bien sûr, en premier lieu, au souci d’un stationnement sécurisé de la voiture. Mais elle a pour corollaire collatéral dommageable de ne plus offrir de choix de places à celles et ceux qui montent à Schirmeck ou ailleurs.

Les horaires de départ prévus dans le programme sont parfaitement respectés, comme cela est habituel chez les randonneurs. Notre chauffeur conduit son bel engin (12.000 km seulement au compteur) avec une parfaite maîtrise. Il nous gratifie de trois arrêts (aire du Haut-Koenigsbourg, que beaucoup découvre ; aire de l’Ecot que la plupart connaisse dont l’avantage est dans la proximité de l’échoppe avec ses toilettes de l’aire de stationnement des bus ; et un dernier, pour bien entrer dans le « culturel », sur l’aire de Curney pour la visite du Mémorial érigé en mémoire du tragique accident de car de 1982 qui a coûté la vie à 53 personnes dont 44 enfants). (G.A.)

Il est près de midi, lorsque nous arrivons à Mâcon par les boulevards bordés de cerisiers du Japon, d’un rose intense. Ce n’est pas un hasard si la ville est « Fleur d’Or » depuis 2010


Mâcon : le pont franchissant la Saône

Après une pause gastronomique à la Maison Mâconnaise des Vins,

 

c’est le départ pour la découverte de la ville de Mâcon. Nous avons 2 guides, Sophie et Émilie, et nous nous séparons de ce fait en 2 groupes.
La visite de la ville, chef-lieu de la Saône et Loire, démarre au quai Lamartine.
L’enfant du pays, Alphonse de Lamartine (1790-1869) est mis à l’honneur sur le quai, par une statue d’Alexandre Falguière (XIXe s.) Statue érigée en face de l’Hôtel de ville, élégante construction du début du XVIIIe s.


Le quai Lamartine

Statue de Lamartine sur l'esplanade face à la mairie

Parmi les autres édifices remarqués :

  • Le vieux Saint Vincent, la cathédrale saccagée par la Révolution ; il n’en reste que deux tours à base romane et au couronnement gothique.

  • La maison de bois place aux herbes, ornée d’une profusion de figures fantastiques, sculptées dans les entablements. Curieuse maison Renaissance. Du XVIIe s. date le Couvent musée des Ursulines de style jésuite.


    Le Vieux St-Vincent


    Maison de bois

  • Le XVIIIe s. a légué l’actuel Hôtel de ville, l’Hospice de la charité dont le dôme vernissé a été construit selon les plans donnés par Soufflot.  De style régence, l’Hôtel Sénnecé. Cet hôtel appartient à l’Académie de Mâcon, société savante très active qui y tient ses séances. Lamartine fut plusieurs fois président de cette assemblée fondée en 1815 par des notables mâconnais. L’Hôtel abrite deux musées : la section des Arts décoratifs et la section de Lamartine qui retrace grâce à  des documents divers, le vie et la carrière de l’écrivain et de l’homme politique. Lamartine fut député, en 1848 il participa au gouvernement provisoire qui a proclamé la république, le suffrage universel et l’abolition de l’esclavage dans les colonies.
     


    Hôtel de Ville


    Hospice de charité


    Hôtel Sénnecé

  • Du XXe s. Mâcon a deux églises : l’église Saint Vincent voulue par Napoléon 1er pour remplacer la cathédrale détruite et l’église saint Pierre inspirée du style roman bourguignon.
     


    Église St-Pierre

    Église St-Vincent

Avec la fin de la visite, nous avons pu revenir sur le quai Lamartine. Nous avons eu le loisir et le plaisir d’admirer la Saône calme et ample qui passe sous le pont Saint Laurent, accueille les canotiers ou  un bateau de plaisance.

Au revoir à Mâcon et à ses merveilleux parterres fleuris. (Geneviève Reschwein)

 


Cerisier franco-japonais

Le Novotel de Sennecé-lès-Mâcon

Ce jeudi matin, nous quittons le Novotel de Sénnecé-lès-Mâcon à 8 h 30 pour arriver à Solutré, haut lieu de l'archéologie préhistorique, à 9 h. Le village connu aussi pour ses grands crus (Pouilly-Fuissé) se trouve au pied de la Roche de Solutré. Le vignoble s'étend à perte de vue. Les Roches de Vergisson, autre escarpement rocheux, complètent le décor.

La montée vers le promontoire se fait à pied en une heure environ. Le sentier bien balisé a été emprunté chaque lundi de Pentecôte par le président Mitterrand. Ce qui l'a rendu célèbre. Il est bordé par une végétation méditerranéenne (buis, aubépines) et délimité par des pierres sèches. Des pelouses calcicoles et des enclos de chevaux complètent le décor. Du haut du piton (495 m) la vue est sublime et son engouement est justifié. Les archéologues estiment sa formation à 150 millions d'années et son occupation par l'homme à 55 millions d'années.
Ce "bateau pétrifié" selon Lamartine a été un terrain de chasse très prolifique. Les trophées et ossements de chevaux, rennes ou bisons se trouvent au musée du paléolithique (25.000 ans avant notre ère) situé au départ du sentier. Nous le visitons avec beaucoup d'intérêt de même que le parc archéologique voisin sur lequel des fouilles récentes ont eu lieu.

Pour midi nous déjeunons au village où le restaurant La Courtille nous sert un menu fort apprécié.

En début d'après-midi, le car nous amène à Romanèche-Thorins (Beaujolais) pour visiter le Hameau Duboeuf. C'est une attraction connue et renommée avec comme thème le vin et le vignoble. Nous visitons successivement : l'ancienne gare, transformée en musée puis la salle des amphores, du transport du vin à travers les âges, les outils des vignerons, pressoirs et autres machines agricoles anciennes, manuelles d'abord puis mécaniques. Viennent ensuite les salles consacrées aux travaux dans les vignes tels que greffage, traitement des maladies pour finir par les vendanges. Les expositions suivantes sont consacrées aux tonneaux, bouchages et embouages. Nous nous arrêtons ensuite dans la salle de théâtre animée par la marionnette "Empéloysis".

Vient ensuite la projection d'un film en 3 D à la gloire du Beaujolais, animé par des acteurs connus (Marin, Pivot, Bocuse). La visite se poursuit par la salle des affiches et celle des personnages de cire et se termine en apothéose par un cinéma dit dynamique ou Ciné Up, en l'occurrence le survol en nacelle du Beaujolais à la poursuite de deux abeilles ! A l'unanimité ce fût aussi innovant que spectaculaire. Nous entrons ensuite au son d'un orgue de barbarie dans la salle de dégustation où on nous sert du Brouilly et du Morgon. Ces crus connus sont ensuite proposés avec d'autres à la vente.
 


Nous rentrons avec nos cartons vers 19 h. à l'hôtel où Jean Claude nous offre l'apéritif à l'occasion de son grand anniversaire.

 

 

 

 

L'hymne des Randonneurs a couronné cette  journée, belle à tous les niveaux. Elle restera à coup sûr, gravée dans nos mémoires .
Un grand merci à Gérard, l'organisateur.
(Jean-Claude Kretz)

 

Ce vendredi matin, l'horaire de réveil a été retardé d'une bonne (et bien agréable) demie heure. Lorsque, après avoir jeté un coup d'oeil dehors, nous refusons de le croire : notre beau ciel bleu avait viré au gris et même déjà quelques gouttes faisaient frémir les feuilles des arbres. Et pourtant, elles nous l’avaient annoncé, nos belles préposées à la météo, mais nous ne voulions pas le croire qu’après deux si belles journées printanières, la pluie serait au rendez-vous à peine quelques heures plus tard. Heureusement encore que la température de ce matin ne s’était pas encore rabaissée au niveau annoncé pour cet après-midi.

Le programme prévoit pour la matinée la seule visite de l’abbaye de Cluny. Une trentaine de kilomètres nous en sépare. Le rendez-vous à l’abbaye avec les guides n’étant prévu qu’à 10 h., nous prenons tranquillement un copieux petit-déjeuner servi en self dans un des restaurants du Novotel.

 

A 8 h.45, François, notre chauffeur, charge nos valises dans les soutes de son bus et à 9 h. il démarre pour notre destination de la matinée. Le ciel est bas et la pluie nous tiendra compagnie jusqu’au parking aménagé devant l’entrée de la petite ville de Cluny.. Nos deux guides d’avant-hier, Sophie et Émilie, nous y attendent. Nous nous scindons en deux groupes d’une vingtaine de personnes pour la visite des vestiges de cet Abbaye dont rayonnement l'élèvera au rang de "capitale monastique sans équivalent en Occident et l'un des modèles les plus aboutis de la civilisation romane" .
 

 

 

Nous avons quelques difficultés à concevoir qu’il y a plus d’un millénaire de cela s’éleva à cet endroit un ensemble de bâtisses dont la seule église dite Cluny III s’étendait sur plus de 180 mètres de longueur et de près de 80 m de largeur. Nous avons aussi peine à imaginer que les quelques vestiges, pourtant prestigieux qui subsistent aujourd’hui, ne représentent qu’une infime partie de ce que fut au 12e siècle ce vaste monastère qu’on surnomma  « la Jérusalem céleste ». Il nous faut en plus faire preuve d’une bonne dose d’imagination, malgré les savantes et documentées explications de nos guides, pour nous projeter mille ans en arrière et parvenir à nous représenter cet ensemble de bâtiments rassemblé autour de son église, « la major ecclesia », dans laquelle une foule des moines, franchisant le « parvis des anges », venait plusieurs fois par journée (nuit comprise) pratiquer la louange divine. Ce n’est pas pour rien que l’Abbaye de Cluny, par son prestige et son rayonnement, fut alors désigné comme la deuxième Rome.


Dessin représentant l'avant-nef du Cluny III
avant sa déconstruction au 19e s.

Parvis et avant-nef après travaux de1988

Aujourd'hui, plus de dix siècles plus tard, et après que de nombreuses vicissitudes (guerres de religion,  Révolution, déconstruction en matériaux de construction …) eurent petit à petit raison de sa splendeur d’origine, nous sommes tout ouïe aux explications de nos guides pour essayer de reconstituer  à travers ce qui subsiste aujourd’hui, ce qui fut à la fois une prouesse architecturale et un monument spirituel. Et tout naturellement nous avons une pensée pour ces hommes et femmes qui, avec les faibles moyens techniques dont ils disposaient alors, ont su concevoir et réaliser ce chef-d’oeuvre. Aussi, en passant devant les bâtiments qui depuis 1866 ont été dévolus à une École d’Ingénieurs des Arts et Métiers, je trouve fort opportun et judicieux ce mariage entre nos jeunes et futures élites de la Nation avec les mânes de leurs ancêtres concepteurs et bâtisseurs de ce qui fut une merveille du monde occidental.


La Tour Fabri

Passage Galilée

Façade arrière du Palais Gélase

La longue marche à travers salles et cloître se termina par celle d’un édifice qui nous rappela que tout moine qu’ils furent, leurs prières ne suffirent pas à apaiser soif et faim après les dures journées de labeur. Le cellier et le farinier  nous confirmèrent que dans ce domaine bien terre à terre les concepteurs de l’époque n'oublièrent pas que l'homme pour servir au mieux Dieu doit également penser à servir l'Homme.


Le cloître

Le cellier

Le farinier

Après ces deux heures d’immersion dans le culturel et le spirituel, le Restaurant de Bourgogne, fort judicieusement édifié sur une parcelle de l’ancien site bénédictin, nous accueillit dans un  joli décor pour calmer nos besoins en nourritures terrestres.

Après un moment de frayeur à l’idée d’avoir pu perdre une de nos vaillantes randonneuses dans une des tours ou un oratoire secret, François, après avoir testé que son haleine était bien exempt d’alcool, a démarré son puissant engin pour nous ramener, sous la pluie mais contents et ravis de ces trois belles journées, dans notre belle Vallée où nous sommes arrivés aux alentours de 20 h.30.  (Gérard Atzenhoffer)

 

Ci-dessous, une contribution musicale proposée par Renée et Roland LIOTTE. - Pour ouvrir, cliquez sur le texte bleu.