Participants : 22

Météo : soleil printanier

 

Dimanche 10 avril 2016

La SCHLINGOUTTE

Organisateurs :
Francine et René TROESCH

 

 

14 kilomètres avec un dénivelé de 875 mètres cumulés. C'est ce que les organisateurs avaient annoncé dans leur programme de cette journée de randonnée. 

Cette annonce n'avait pas l'air d'avoir rebuté les 22 randonneurs qui se sont retrouvés au rendez vous de ce dimanche matin. Parmi ces 22 nous avons eu le plaisir de saluer 2 invités du Haut Rhin de la famille de nos guides, Francine et René, et une certaine et très sympathique Catherine qui se présente comme une nouvelle recrue des Randonneurs Vosgiens. 


Photo prise par Francine devant un ancien four à pain, face au refuge du Club Vosgien de Lièpre.

Ce sont donc 22 randonneurs très motivés (peut-être par les 875 m dénivelés ou par le soleil printanier) qui se trouvent au départ du refuge du Club Vosgien de Lièpvre.

Au top de départ donné par René, toute la troupe, dans un même élan, s'engage immédiatement dans ” le Chemin de la Chaussotte”. Chemin que les passeurs de la seconde guerre mondiale empruntaient pour conduire de l'autre côté de la ligne de démarcation, à travers cette forêt, des hommes fuyant l'occupant nazi.

Nous nous améliorons de sortie en sortie, c'est ainsi qu'aujourd'hui
nous avons embauché gracieusement "une gardienne de bâtons".
 

La cadence était déjà bien soutenue, mais l’arrière-garde tenait bon et a su garder son rythme sans décrocher. Le soleil aidant, on commence à avoir chaud et la 1ère couche de vêtements est ôtée.  Poursuivant nos efforts, nos pas nous guident vers le lieu dit de la Schlingoutte. C'est à cet endroit que le 15 août 1914 dix-neuf (19) soldats français du 22° RI  tombèrent dans une embuscade et furent massacrés.  Une stèle commémorant ce malheureux fait d'armes a été érigée à cet endroit le 15 août 2008 (soit tout de même 94 années plus tard).


Après cette première montée, on commence à avoir un peu chaud, aussi on enlève une première couche

La fontaine n'était pas trop loin de là, au cas où certains auraient besoin de se désaltérer

A partir de cet endroit, nous entamons une montée un peu raide sur 50 m qui a été dénommée “ Chemin de la Résistance et de la Liberté” et qui conduit vers le col de la Hingrie.

Sur le Chemin de la Résistance et de la Liberté

Chez les Randonneurs ont ne transige pas  "à midi on mange, quoi qu’il advienne”. Les montées y étaient sûrement pour quelque chose, les estomacs grondaient et on entendait comme un écho se répercuter dans les rangs  “on a faim”. On s'est donc posé en s'installant confortablement au lieu dit ” Au trou du Renard “.


Vue sur le Ungersberg

Nous étions au soleil dans un magnifique cadre de verdure avec en toile de  fond le (H)Ungersberg. Après les agapes avec, comme de coutume, schnaps, petits  gâteaux suivis d'une petite sieste, nous nous dirigeons vers le col de la Hingrie.


Pique-nique au-dessus du Trou du Renard

L'offrande au Roi Soleil

Parvenus à un carrefour, un panneau indique col de la Hingrie 10 mn. Comme nous étions, semble-t-il, un peu en avance, certains randonneurs ont parlementé avec le chef pour le convaincre de  rallonger le parcours en continuant sur le Chemin de la Résistance dont la descente était moins raide que l’autre. Je ne sais quelles promesses ont été faites à René, mais celui-ci a accepté et nous avons donc prolongé d’un kilomètre le parcours jusqu’au col de la Hingrie. Finalement, grâce à ce détour, nous avons encore pu voir certaines indications et surtout les bornes que nous aurions loupés si nous avions emprunté le chemin plus direct.


Toutes ces bornes vont finir par nous rendre bornés

Toujours sur le Chemin de la Résistance ...

 

Nous ne nous sommes pas amusés à compter les bornes. Celles-ci ont été mises en place en 1871 pour délimiter la nouvelle frontière entre la France et l'Allemagne. Elles étaient au nombre de 4056, espacées d’environ 60 mètres et hautes de 1,10 mètre.
Du col de la Hingrie nos pas se sont dirigés, sur un long chemin forestier mais très agréable, vers l’abri du Creux Chêne (
Hohleiche).

 

Selon la légende, ce lieu aurait été hanté et passait pour accueillir un sabbat de sorcières. Aussi, nous ne nous y  sommes pas trop attardés , juste le temps d'une petite pause ,sous la surveillance attentive du berger assis sur une souche.


La descente s’est faite en douceur par un sentier forestier vers la chapelle de la Hingrie érigée en 1912.


Un petit coup d'oeil dans la chapelle puis une dernière petite montée vers le refuge pour récupérer nos voitures et surtout ôter nos grosses chaussures : ouf !  enfin à nouveau à l’aise !


Ce fut une belle randonnée dans une excellente ambiance. (
Francine Troesch)

 

 
 


Jean-Claude KRETZ se souvient avec une certaine nostalgie de cette sortie de LA SCHLINGOUTTE. Il a tenu à partager ses souvenirs de cette sortie étalée sur deux jours avec les randonneurs intéressés en livrant le récit ci-dessous
 

La sortie de la SCHLINGOUTTE à laquelle j'ai malheureusement pas pu participer, m'inspire, avec une pointe de nostalgie, le souvenir suivant :
Ce fut à la Pentecôte de 1978. Au programme du dimanche :  Le Bonhomme - la Tête des Faux - La Tête des Immerlins -Tinfronce - Le Bonhomme puis montée en voitures aux Bagenelles où nous avons passé la nuit après avoir dîné à la ferme auberge de la Graine Johé.
2e jour : le matin et à pied :  Bagenelles - Le Haîcot - Le Bézouard - Faurupt - Les Bagenelles. Puis, vers midi et en voitures, montée jusqu'à la Hingrie où traditionnellement  le Club Vosgien de Lièpvre organisait sa fête champêtre dansante. Ce club était alors présidé par mon ami, feu Yves ANTOINE, ancien sous-Préfet et aussi fin gastronome qui nous a offert un succulent Baeckeoffa, préalablement préparé avec Anna et Denise. L' ambiance était au zénith et toute l'après midi nous nous sommes déhanchés sur la piste de danse.
38 années plus tard les témoins se font rares !
Quant à la Schlingoutte, les Randonneurs la connaissent aussi. Ils y sont passés à l'occasion du "Circuit des 5 Cols",  mais depuis le côté opposé (Fouchy-Noirceux)
Maintenant il ne me reste que des souvenirs que je vous transmets avec plaisir. (Jean-Claude Kretz)