Participants : 16

Météo : ensoleillé

 

Dimanche 25 septembre 2016

Le SENTIER des PASSEURS

Guides :
Éric FUCHS / Arsène MAIRE

 

 


Le sentier des passeurs est à cheval sur trois vallées emblématiques de la Lorraine et de l'Alsace. Il débute au Salm, vallée de la Bruche, traverse une partie de la vallée du Rabodeau et se termine aux portes de Raon l'Etape. C'est d'ailleurs par cette gare et celle d'Etival Clairefontaine que se clôturait le long périple dangereux des passeurs. Ce circuit est le témoin du courage des passeurs qui au péril de leur vie aidèrent les fugitifs à quitter l'Alsace de 1941 à 1945 .  


Les seize (avec la photographe, mais qui était-ce ?) devant l'abri de la Haute Loge

Ce dimanche matin, place de la gare à Schirmeck, il fait plutôt frisquet. Température qui, toutefois, n'a pas découragé les 12 matinaux randonneurs qui se sont retrouvés à 8 h.30 sur le parking. En effet, ils avaient ajouté foi aux prévisions météo prévoyant chaud l'après- midi. Ce qui se confirmera.


Arrivés au parking de la  Maison Forestière de Salm, 4 autres randonneurs nous y attendaient "sagement ".  Le temps de se saluer et de mettre les bonnes grosses chaussures "à semelles très résistantes", nous voilà engagés sur la Route Forestière des Allemands. La montée est plutôt douce et nos pensées vont vers ces intrépides et courageux passeurs ainsi qu'à ceux et celles qu'ils ont aidé à traverser la "frontière de la liberté". Nous cheminons tranquillement, entourés d'une très belle forêt et aussi de grandes fougères. Nous traversons le croisement formé par le sentier de la Vallée des Framboises et le chemin des Seigneurs, et poursuivons notre route avec, à notre gauche, la Zone Naturelle, (clôturée), de la Chatte Pendue.


Parvenus au niveau du lieu-dit "les chalets Frientz" (qui semblent avoir été démontés), nous avons marqué une pause à la stèle rendant hommage aux passeurs.


Après avoir écouté les explications de notre guide Éric,  nous avons continué notre périple, jusqu'à la borne frontière (Bas-Rhin-Vosges). En l'absence de police des frontières et de douanier, nous l'avons allègrement franchie pour nous engager sur un chemin très agréable bordé de bornes blanches gravées de colombes, de signes de paix, de fraternités, etc. Il y en avait un peu partout sur ce circuit  ouvert  du 1er juillet au 1er octobre  à "l'expo d'art contemporain". Ainsi, nous croisons une Echelle du Temps de10 m. , l'arpenteur ou encore un âne.

ouf ! la frontière vient d'être franchie sans encombre

des bornes de paix jalonnent aujourd'hui le chemin des passeurs

l'échelle du temps

l'arpenteur

tout le monde l'aura reconnu


Après ces découvertes insolites nous arrivons à une ruine d'une ancienne ferme mennonite (892 m).  Là, nous prêtons une oreille attentive aux explications du guide avant d'entamer la montée un peu plus sportive  jusqu'à la Haute Loge (933 m).


Quelques pans de murs, seuls vestiges de cette ancienne marcairerie abandonnée dès les années 1840


Là haut, à 933 mètres d'altitude, il souffle un fort vent fort désagréable. Mais nous sommes tout de même largement récompensés par la beauté du paysage. Nous sommes surpris de voir un avion sur le toit de l'abri et des figurines de personnages peintes en bleu qui semblent vouloir s'échapper d'une situation mortellement dangereuse aidés par d' héroïques passeurs.


De cet endroit nous avons commencé la descente vers Moussey.

Sur le chemin nous avons rencontré une femme "boîtes aux lettres ".


Comme il était midi et qu'à midi les randonneurs mangent, la chance nous sourit sous la forme d'un bel abri nommé Bernard. 

L'abri BERNARD

Certains on opté pour banc et table,  d'autres ont préféré se mettre "au vert " et au soleil.

Voici que tout d'un coup, au moment " du fromage", un cri poussé par notre président déchire la douce quiétude "ma semelle s'est décollée ! j'ai perdu ma semelle ! ". 
Fou rire général ! Et pourtant ce n'était pas un gag.

Peu après, nous sommes rejoints par un petit groupe de marcheurs qui voulaient eux aussi profiter de cet abri pour casse-croûter. Ils attendaient là que nous ayons rangé nos affaires et pour prendre nos places. De notre côté, nous n'avions aucune envie de les leur céder aussi vite. Mais bon, nous étions galants et avons fini par leur concéder nos places au soleil.

Quittant ce lieu très agréable , nous avons repris le sentier vers Moussey par une forêt magique où se mêlent parmi de grosses roches hêtres, bouleaux, houx, alisiers, sorbiers. Tout au long de ce sentier des artistes ont donné libre cours à leurs idées pour rendre hommage à ces passeurs qui, au péril de leur vie, aidèrent des fugitifs à rejoindre la France : photos sur les arbres, balais, pelles. Le plus marquant c'était les chaussures pour symboliser le passage des passeurs.

sans semelle et sans bâtons... et ça marche !!!


Au Trou du Cuveau (710 m), des boîtes à sons (appeaux) étaient attachés aux arbres. En tirant sur une cordelette on pouvait entendre le cri de la fauvette, de la chouette hulotte ou encore du geai de chêne. Assez surprenant.

Nous avons pris un peu de repos sur des bancs autour d'un totem érigé en 2006 et là un autre randonneur nous annonce qu'il a lui également perdu une de ses semelles. Décidément c'était la journée des " semelles perdues"

Il en aura fallu de la patience et du savoir-faire de la part du sculpteur de ce "totem"
 

Quel bonheur de pouvoir jouir d'un peu de repos et de silence après 13 km de marche, surtout pour les 2 randonneurs qui ont perdu leur semelle !

Nous nous rapprochions de plus en plus de Moussey. Après une dernière descente un peu plus rocailleuse et sportive, nous voici arrivés au village de Moussey.

Aménagement florale à l'entrée de Moussey


Nous étions attendu par un habitant du village qui nous a ouvert l'église  pour nous donner quelques explications.


L'église de la Trinité de Moussey ...

... de style néogothique, elle fut construite en 1851 aux frais du maire après qu'il eut tenté en vain d’obtenir une aide de la préfecture


Impressionnant le lourd tribut (144 morts en déportation) payé par les habitants de Moussey pour leur aide aux évadés

A la sortie de l'église, le car nous attendait pour nous ramener à la maison forestière de Salm où nous avons repris nos voitures.
Ce fut une très belle randonnée.  
Un grand merci à nos guides Éric et Arsène. (Francine Troesch)


 

Compte-rendu et images sont de Francine Troesch