Il y a eu "la der des der". En y prêtant bien l'oreille, certains soirs chez les Randonneurs, nous pouvons percevoir la voix triomphale de notre amie Simone claironnant "et dix de der". Et voici que, au mois de novembre dernier, à Senones, lors de la journée de clôture, Anne-Marie nous annonce que la traditionnelle et annuelle sortie du 14 juillet nous conduirait au LAC du DER. Était-ce l'insolite de la proposition qui a conduit immédiatement une cinquantaine de personnes à se porter candidates à cette sortie ? En tous cas, cela a conduit Anne-Marie à réserver sans tarder cinquante lits dans le gîte de la Ferme du Bocage et un car de cinquante place auprès de Josy. Elle était tellement confiante dans la parole des gens inscrits qu'elle n'a pas jugé nécessaire de leur réclamer la confirmation par le versement pourtant prévu d'un acompte. Était-ce le manque de "hauteur" du plat pays ? Était-ce la perspective de l'hébergement en dortoir de 4 à 6 lits ? Ou était-ce un changement d'humeur entre le début et le milieu de l'année ? Toujours est-il qu'au fil des semaines, à l'instar d'un calendrier hebdomadaire, le nombre d'inscrits diminuait comme peau de chagrin, passant de cinquante à quarante-cinq, puis à trente-cinq, à trente-deux, à vingt-sept et même tomber à vingt-trois, pour terminer à vingt-quatre. Tout cela, évidemment, au grand dam d'Anne-Marie, qui non seulement ne savait plus à quel saint se vouer pour annoncer ces défections en chaîne à l'hébergeur, mais, comble de malchance, devait encore enregistrer le désistement, pour force majeure, de son coorganisateur et en plus guide pour la visite de Toul ! Si Anne-Marie, ainsi d'ailleurs que le Président et le Trésorier se faisaient des soucis pour les finances du club, les 24 rescapés de cette marée descendante semblaient plutôt d'un avis opposé : combien c'est agréable le voyage dans un car de 50 sièges où chacun n'a que l'embarras pour choisir sa place ! et les vastes chambres pour cinq personnes occupées par deux, n'est-ce pas presque ce que l'on appelle "une suite" dans un grand hôtel ? Et il est vrai aussi que l'ambiance à 24 est plus facilement conviviale qu'à 50 ! Conclusion, les participants ne se sont aucunement plaints de cet état de choses et comme le dira Jean-Claude dans son compte-rendu de la sortie : "les absents ont eu tort". Terminons ici cette entrée en matière et revenons à l'objet de cette page, à savoir le reportage de ce voyage et séjour dans la toute proche Marne. En fait, ce n'est pas le singulier qu'il me faudrait employer, mais bien le pluriel "les" et écrire les reportages. En effet, Anne-Marie a fait écrire une partition à plusieurs mains et m'a demandé de la "mettre en musique". Je ne sais plus quel poète a dit un jour que l'écriture était l'extériorisation de l'âme de son auteur. Aussi, je ne me vois pas en Méphistophélès à vouloir m'emparer de l'âme de nos courageux "écrivains" (ou devrais-je écrire écrivaines) que sont : Malou LEDUC, Geneviève, Renée BERNARD, Renée LIOTTE, Anne-Marie BESNARD, Jean-Claude KRETZ, Gérard KOENIGUER. J' insérerai donc la contribution de chacune et chacun dans son intégralité, même si, pour des raisons de contexte, je me vois dans certains cas dans l'obligation de la saucissonner en plusieurs parties. (Gérard Atzenhoffer) |
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VENDREDI 15 JUILLET "Petit déjeuner préparé par le groupe", c'est ce qui est écrit (et répété pour les 3 jours) sur le programme. Je dois dire qu'en matière de participation à la préparation, alors que le rouge de la honte me colore encore rétrospectivement au front, lorsque je me suis présenté à l'heure indiqué (en l'occurrence 8 heures) à la cuisine, je n'avais plus qu'à me verser le café dans mon bol et m'asseoir à une des longues tables de monastère pour y beurrer des tranches d'excellentes baguettes et y étaler au choix une des nombreuses et variées confitures qui nous y étaient offertes : merci Danielle et Gérard, merci Anne-Marie et Claude ! Mais ce vendredi matin, il nous faut faire retour aux sources. Oublier ces agapes interminables qui enchantent sans doute nos palais, mais nous apposent la "signature de Vauban" autour de la taille et plombent nos mollets. Aujourd'hui, c'est journée randonnée, à pieds bien sûr pour les marcheurs, à vélo pour les deux vététistes, Gaby et Gérard. Il n'y a, malheureusement pas eu de contribution écrite sur ce que fut la randonnée pédestre. Juste une allusion incidente dans la reportage de Jean-Claude reproduite ci-dessous. En ce qui concerne le périple de Gaby et Gérard en V.T.T., il les a conduit sur un peu plus de 60 kilomètres depuis DROYES tout autour du Lac avec une incursion à la fois dans la Cornée du Der, dans la Presqu'île de Nemours et dans celle de Champaubert. Nous avons passé devant la réserve ornithologique, mais compte tenu de l'époque de l'année, seul des cygnes blancs ou noirs, des poules d'eau, quelques hérons cendrés et des canards colvert se sont offerts à notre vue. Contrairement aux marcheurs, nous n'avions pas eu à souffrir des piqûres de moustiques (nos vélos étant sans doute trop rapides), mais Gérard a eu le malheur de s'étendre dans une herbe infestée de larves d'aoûtats dont las piqûres sont encore plus cuisantes que celles des moustiques. - Nous avons été surpris, vu le nombre de touristes fréquentant le site, par la quasi absence dans les bourgs et villages traversés de tout commerce (boulangerie, épicerie, café). Faut-il en conclure qu'il y aurait un manque de dynamisme de la part des autochtones ? Après avoir exploré l'Arc Alpin, ces trente dernières années, Anne-Marie a eu l'idée de consacrer le 14 juillet 2005 a une randonnée-visite du lac du DER en Haute-Marne. Cette région peu connue se situe en Champagne humide précédemment appelée Champagne Pouilleuse. C'est un territoire plat, parsemé de lacs et à vocation agricole essentiellement. - La partie "randonnée" conduite par Claude nous a amenée à parcourir des forêts de feuillus bien ombragée par ce temps de canicule, mais aussi infestée de moustiques. (Jean-Claude Kretz) Finalement, la "randonnée" intitulée "VOYAGE AUTOUR DES ETANGS", annoncée au programme de 18 kilomètres a dû être raccourcis à une petite douzaine , en raison du fléau "moustiques". En tous cas, les mollets et les bras des marcheurs portaient témoignage des méfaits de ces vilaines bestioles. Et ce fut un soulagement pour chacune et chacun des pauvres victimes de cette engeance ailée, de pouvoir prendre une bonne douche rafraîchissante et faire un brin de sieste avant le dîner d'accueil prévu à 7 heures. Comme précédemment, Renée BERNARD nous en rappelle le menu : Deux autres dîners (celui du 15/07 reproduit ci-après) non moins succulents avec des produits du terroir nous attendaient à la "FERME du BOCAGE", notre logis : Kir du Bocage avec amuse-bouche au foie
gras maison Le repas fut suivi du circuit des Églises à Pans de Bois, dessert pour les amateurs de nourriture intellectuelle et spirituelle. (Renée Bernard) VISITE DES EGLISES à PANS de BOIS Nous quittons la "Ferme du bocage) encore sous le
charme des foies gras délicats, cuisses de canard fondantes, griottes
chaudes sur glace vanille, et autres mets exquis... La visite des églises à pans de bois,
sous la conduite savante de Madame Josette LOUIS-SEURAT, nous mène à
travers une campagne, opulente dans ses domaines céréaliers, mais humble
dans l'habitat fragile de glaise et de bois dont les églises, à
colombages en chênes, sont l'écho. |
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SAMEDI 16 JUILLET La VALLÉE de la BLAISE MATIN : Visite du HAUT-FOURNEAU de DOMMARTIN-le-FRANC Dans la vallée de la Blaise, étonnement admiratif à Dommartin-le-Franc devant les créations en fonte d'art, mais aussi devant la danse légères des libellules émeraude et lapis-lazuli frôlant la rivière. APRÈS-MIDI : Visite du château de CIREY Pas moins étonnant le château de Cirey où, hôte de Madame du Châtelet de 1734 à 1749, Voltaire joua au mécène; il fit élever une aile qui abrite les salons, fit aménager dans les combles un petit théâtre où, bien sûr, la marquise disposait de sa loge personnelle. (Geneviève) C'est avec une certaine impatience que j'attendais cette
après-midi et la visite du château de Cirey sur Blaise... J'allais enfin
pénétrer dans cette demeure encore habitée -pour moi en tout cas- par
l'Esprit de ce grand philosophe que fut VOLTAIRE. En soirée, avant de rentrer à la Ferme, Claude a proposé une petite ballade autour du lac réservoir des Leschères. Une quinzaine de personnes ont répondu à son appel. Les autres ont préféré s'adonner à la farniente au bord de l'eau. Pour le dîner servi bien au-delà de 8 heures (il est vrai que la soirée était donnée libre par les organisateurs), Renée a noté au menu : Kir accompagné des traditionnels
amuse-gueule au foie gras |
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DIMANCHE 17 JUILLET
Visite de la Cathédrale de TOUL et de la vieille ville. - Le
jeune guide commis par l'Office de Tourisme avait une connaissance vaste
et savante de son sujet. Étudiant en 3e cycle d'archéologie, il m'a
paru, à certains moments, faire la "générale" avant la
soutenance de sa thèse. En somme nous en avons eu plus que pour notre
argent. En ce qui concerne l'édifice : magnifique à l'extérieur, quant
à l'intérieur, il faudra le revisiter une fois que les échafaudages et
autres bâches anti-gravats seront définitivement ôtés. Et pour clôturer ce séjour riche en découvertes, une appréciable surprise gastronomique nous attendait au bord de la Moselle, dans le "CHALET BEAU RIVAGE", cadre idyllique pour terminer cet escapade au Pays du Der. Au menu : Croustade de poisson Comme quoi les RANDONNEURS peuvent s'avérer gastronomes !!... et apprécier les bons mets proposés. (Renée Bernard) Jean-Claude, de son côté, estime que durant ce voyage "la partie culturelle et gastronomique a été mise en exergue et c'est probablement dans cette direction que nous allons nous diriger doucement. C'est ainsi que nous avons apprécié la visite semi nocturne des églises en pans de bois, de l'écomusée de Nuisement, des fonderies de Dommartin-le-Franc, du château de Cirey-sur-Blaise et de la ville de Toul avec sa cathédrale gothique. Pour la partie "gastronomique" où les Randonneurs tiennent encore la route, nous étions gâtés tant à Droyes qu'à Giffaumont et sur le retour à Pierre la Treiche. Le gîte de Droyes a été correct et l'ambiance à table fort sympathique grâce à notre chanteur Lucien et son harmonica". Et pour clore cette longue page écrite à plusieurs mains, la plume poétique de Geneviève : Adieu aux moustiques tant honnis !
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