LA LONGE DES BOEUFS ET LA NOIRE CHARLOTTE. L' Oberförster MAYER , ingénieur forestier allemand à LUTZELHOUSE jusqu'en 1918, a laissé des souvenirs plus ou moins romancés concernant notre région. Il indique par exemple que dans le défilé au Nord de la Grand'Lèche, qui ne peut être que la Longe des Boeufs, il avait repéré les fondations d'une ancienne ferme sur lesquelles un sapin géant avait poussé. En 1904, la tempête l'avait renversé, et il avait pu vérifier son âge en comptant 280 cernes annuels sur la souche ; le sapin avait donc pris racine sur les fondations vers 1620, la ferme étant donc déjà en ruines à cette date, mais nous ne savons rien sur ses habitants de l'époque. Par contre, les registres paroissiaux de LUTZELHOUSE signalent la présence de Frédéric BERSCHY (un ancêtre du « Seppele BERCHIT »,ancien maréchal ferrant de LUTZELHOUSE) en tant que garde-chasse ici au Langenthal en 1787 ; on peut penser qu'il s'agit de la même ferme dont une partie a pu lui servir d'habitation... Neuf ans plus tard, en 1796 donc, on retrouve ce même Frédéric PERCHI (l'orthographe des noms propres changeait souvent à l'époque), en tant que « forestier domicilié au NARION », où existaient effectivement plusieurs habitations de forestiers (bûcherons), et où, plus tard, sera implantée une maison forestière qui disparaîtra à la fin du XIX° siècle et dont l'histoire mouvementée mériterait d'être reprise un jour. Le forestier MAYER nous apprend en outre qu'une autre ferme existait sur le plateau au-dessus de la Longe des Boeufs, où l'on peut encore voir de nos jours quelques pierres de fondation, ainsi qu'une ancienne auge à cochons à proximité. Selon la tradition, une fermière bien connue à l'époque régnait ici. Dans toutes les circonstances, elle avait une grande influence sur les habitants des fermes aux alentours qui la vénéraient comme une reine : « La Noire Charlotte, la reine de la montagne ! ».
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